MANIOC

Classé dans la catégorie des pays à faible niveau de développement humain avec un indice estimé à 0,462 en 2014, l’économie de la Côte d’Ivoire est dominée par le secteur agricole. Ce secteur contribue à hauteur de 22% à la formation du produit intérieur brut (PIB), procure environ 75% des recettes d’exportation non pétrolières et constitue la source de revenus de 2/3 des ménages. Ce secteur occupe par ailleurs 46% de la population active en termes d’emploi direct et est porté par les cultures de rentes.

Après la longue période de crise sociopolitique qu’a connu la Côte d’Ivoire, l’Etat a lancé plusieurs initiatives visant à développer la performance du secteur agricole dont, le Programme National d’Investissement Agricole (PNIA-1 2010-2015). Ce programme visait à rendre l’agriculture ivoirienne plus compétitive et plus rémunératrice pour les producteurs, tout en assurant la sécurité alimentaire. La dernière version de ce programme intitulée (PNIA-2 2017- 2025) s’inscrit dans le même élan. Il met l’accent sur l’atteinte de trois objectifs stratégiques :

  • Le développement de la valeur ajoutée agro-sylvo-pastorale et halieutique
  • Le renforcement des systèmes de production agro-sylvo-pastorale et halieutique respectueux de l’environnement
  • Une croissance inclusive, garante du développement rural et du bien-être des populations

Malgré ces bonnes performances citées, l’agriculture ivoirienne fait face à de nombreux défis. Les exploitations sont de petites tailles et tenues par des exploitants ayant une faible technicité, un faible accès aux semences et plants de qualités, aux engrais, aux produits phytosanitaires et aux ressources financières pour les investissements et le financement des cycles d’exploitation. La résultante de ces contraintes est la faible progression des rendements et le faible accès aux marchés de ces petits producteurs qui constituent la majorité de la population agricole. Aussi, la problématique du changement climatique et les problèmes de profondes perturbations du cycle de l’eau qui en résultent constituent un paramètre de plus à l’équation du développement de l’agriculture ivoirienne pour les décennies à venir.

Cependant, la bonne nouvelle est que le potentiel agricole du pays reste important grâce à l’existence d’importantes superficies de terres cultivables, de nombreux bas-fonds aménageables pour le maraîchage, la pisciculture et la riziculture, et à la diversité des conditions pédoclimatiques. En termes de potentiel de création d’emplois, les possibilités offertes par les filières agricoles sont importantes.

Le Manioc, matière première du projet qui est originaire d`Amérique, est aujourd`hui cultivé et récolté comme plante annuelle dans les régions tropicales et subtropicales. Il occupe le cinquième rang parmi les plantes alimentaires mondiales après le maïs, le riz, le blé et la pomme de terre. La production annuelle de manioc en Afrique représente plus de la moitié de la production mondiale, estimée à 256,56 millions de tonnes. Sur le continent, la Côte d’Ivoire fait partie du trio de tête, avec le Nigeria et le Ghana, et a fait du manioc sa deuxième culture vivrière après l’igname.

La société SAI-SCAPUN, promoteur de ce projet envisage la mise en place en Côte d’Ivoire de plusieurs unités industrielles de production de produits dérivés du manioc et de leur vente.

Dans le cadre de l’atteinte de cet objectif, le projet intègrera trois phases importantes :

  • Une culture mécanisée du manioc à une échelle industrielle afin de répondre à une partie importante des besoins de matières premières en vue de la transformation ;
  • Une unité industrielle de transformation du manioc en vue de la production des dérivés et de leur commercialisation ;
  • Une unité de traitement des déchets issus de l’unité industrielle de transformation des tubercules de manioc pour la production et la commercialisation du biogaz dans le cadre de l’énergie renouvelable. L’unité de traitement des déchets produira en outre de l’engrais organique qui sera entièrement utilisé à la fertilisation des sols de culture du manioc et de l’alimentation animale.